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Les exilés fiscaux attendent des gestes concrets

Le bouclier fiscal à 50 % promis par Nicolas Sarkozy suscite l'intérêt des expatriés de l'ISF. Mais rares sont ceux qui se déclarent prêts à rentrer en France. ILS SONT 650 à quitter la France chaque année pour payer moins d'impôts. La proposition de Nicolas Sarkozy de renforcer le bouclier fiscal peut-elle stopper l'hémorragie des fortunes françaises vers la Suisse, la Belgique ou la Grande-Bretagne ? Pour l'instant, il n'y a guère que Johnny Hallyday pour s'enthousiasmer sans réserve et annoncer son retour. Chez les chefs d'entreprise « exilés », personne n'est officiellement candidat au retour, à l'exception de Denis Payre, l'ex-patron de Business Objects installé en Belgique depuis 1998. Silence radio - gêné - chez les anciens PDG qui ont fui l'Hexagone, son ISF et ses droits de succession. « Je suis une petite marguerite au milieu d'un champ de blé et je ne veux surtout pas que l'on parle de cette petite marguerite », glisse l'un d'eux. Nicole Bru, l'héritière des laboratoires UPSA cédés au britannique Bristol Myers Squibb, explique même n'avoir aucune intention de revenir en France. Elle a quitté l'Hexagone en 2003 pour profiter en Suisse de sa retraite. « Un choix dicté par ses origines helvétiques, affirme sa porte-parole. Désormais, sa vie est en Suisse, elle y a ses amis et ses habitudes. » « People » et sportifs affichent la même prudence. Jean-Jacques Roguet, avocat d'Alain Prost et de dix autres personnalités françaises parties en Suisse pour des raisons fiscales, ne croit pas à leur retour. Selon lui, « il est réducteur de penser que les gens partent pour des raisons uniquement fiscales, il y a la qualité de vie, la sécurité, le fait de ne pas être importunés ». Bref, au fil des ans, on s'attache à son paradis fiscal. L'ex-pilote est établi sur les bords du Léman. Son fils vit toujours à la maison et travaille dans une banque à Genève. Comme beaucoup d'expatriés fiscaux, la famille Prost a fait de la Suisse sa nouvelle patrie. L'avocat parisien Maurice Lantourne, qui a défendu Bernard Tapie face au fisc, prédit néanmoins une pause dans les expatriations. « Une bonne partie de ceux qui voulaient partir notamment à cause de l'ISF sont sur le point de renoncer. Car partir, c'est une organisation difficile, complexe pour la famille et coûteuse à mettre en place. Alors, la promesse les incite à rester. » Et à attendre le véritable contenu de la réforme. « Le bouclier fiscal à 50 % (CSG-CRDS incluse) pourrait constituer un bon début pour faire revenir les capitaux français », confirme Dominique Benoît, directeur général de la banque Pictet en France. « J'ai été consulté ces dernières semaines par quelques grandes fortunes industrielles françaises qui se sont expatriées et elles m'ont laissé entendre qu'elles pourraient revenir à une condition : que l'ISF soit supprimé et que le bouclier fiscal à 50 % soit inscrit dans la Constitution, comme en Allemagne », assure un banquier. « Attachés à la stabilité politique de la Suisse » François Micheloud, consultant suisse spécialisé dans l'accueil des « réfugiés fiscaux », témoigne de la méfiance de ses clients. « L'alternance est devenue une habitude chez vous, plaisante-t-il, nos clients sont attachés à la stabilité politique de la Suisse. Nombre d'entre eux ont connu les années Mitterrand et redoutent un nouveau coup de barre à gauche. » Le conseil des fiscalistes reste « d'attendre les législatives, le vote du texte et même les derniers décrets ». Sans y croire totalement, l'un d'eux ironise : « Si les promesses sont tenues, Paris ne se transformera pas en paradis fiscal mais si, sur deux euros gagnés, il en reste un, sa fiscalité redeviendra compétitive. » La perspective d'une révolution fiscale fait naître d'autres revendications chez les très grandes fortunes « Pour rapatrier les capitaux français, le moyen le plus efficace est de copier l'exemple du»scudo* adopté en 2001 par le gouvernement de Silvio Berlusconi », explique un fiscaliste. Une amnistie générale qui taxait a minima les capitaux ayant été exportés en secret à condition qu'ils soient rapatriés officiellement. Des mesures déjà appliquées en France en 1952, 1958, mais aussi en 1982 et 1986.

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